Et que quelqu'un vous tende la main

L'histoire

Le Jardin des Cybèles était la seule destination possible pour Valérie qui, à bout de stress et de pression professionnelle, démunie dans son rôle de mère, voit son monde s'écrouler. A tel point qu'elle veut en finir.

Catherine, sa psy, va lui conseiller de sortir un peu pour prendre l'air. Cela la conduira dans un charmant petit café tenu par Charline. Une rencontre lumineuse qui aidera Valérie à sortir de sa bulle et, à son retour au Jardin des Cybèles, à rencontrer Anna, cette jeune femme fragile qui prostrée dans sa douleur.

Les trois femmes vont se dévoiler, s'écouter en conscience et, avec tellement d'amour, se soutenir et se réparer mutuellement.

Mon avis

Comme toujours, Carène Ponte aborde des sujets profonds, cette fois-ci autour de la maternité : celle que l'on désire, celle qui nous terrifie, celle dont on est privé.

Avec un regard doux et bienveillant, elle explore les blessures de l'enfance liées à une mère absente et culpabilisante, les séquelles sur l'enfant devenue mère à son tour et la souffrance qui remonte quand on la pensait enfouie et dépassée. Elle aborde la perte d'un enfant, cette douleur inhumaine qui semble insurmontable, la culpabilité de continuer à vivre et de choisir la vie. Et puis la trahison de ceux qui nous sont les plus chers, cette sensation que la vie s'acharne jusqu'à la maladie qui confirme la certitude d'un karma définitivement pourri.

Et pourtant ce roman est une ode à la vie, un condensé de douceur et d'espoir en la capacité des hommes et des femmes à se tendre la main pour guérir et s'autoriser à vivre enfin.

Un gros gros coup de coeur !!!

Les sales Gosses

Jeanne a 80 ans et c'est la mort dans l'âme qu'elle voit ses 5 enfants lui faire quitter sa maison et l'envoyer en maison de retraite. Toute furibarde qu'elle est de cette situation, Jeanne compte bien leur en faire baver à ces sales gosses qui semblent oublier qu'elle est encore pleine de vie et surtout d'envies ! 

Dans ce petit roman, Jeanne nous fait une brillante démonstration avec une conclusion incontestable : il y a toujours beaucoup à vivre, à partager, à rire et à aimer tant qu'on n'est pas mort ! Une jolie façon de nous faire changer de regard sur les personnes âgées et sur ce qu'on leur prête comme champ des possibles. Tour à tour drôle, touchant, émouvant, frais et léger, c'est une histoire qui offre une bouffée d'espoir sur les vieilles années qui nous attendent.

Ce que j'ai particulièrement aimé : le vendredi des regrets ! Avec sa petite troupe, Jeanne participe à ce rituel qui amène chaque vendredi un des pensionnaires du groupe à évoquer l'un de ses plus gros regrets. Le petit groupe écoute, accueille avec bienveillance et surtout soutient celui qui le partage pour faire le chemin de l'apaisement sur le regret évoqué. 

Je me suis profondément demandé s'il était vraiment nécessaire d'attendre si longtemps avant de faire cet exercice libérateur...

Le syndrome du spaghetti

Léa Martin a 17 ans, étoile montante du basket, son avenir est tout tracé : elle sera la 14ème française à accéder en WNBA. Mais la vie fait exploser ces beaux plans en plein vol et il va falloir trouver un plan B. Un peu comme un plat de spaghettis qui s'emmêlent, ça complique les choses.

Ce roman aborde des sujets profonds comme la maladie, le deuil, le déni, la colère, l'enfermement qui aveugle et coupe du reste du monde.

Il offre un joli regard, plein de fraicheur et d'espoir, sur la nécessité et la capacité à accepter, renoncer, à affronter ses peurs, la maladie.

J'ai beaucoup aimé la façon dont le personnage de la mère est présenté, très touchant, empreint d'une peine incommensurable mais qui tout en discrétion va continuer à agir pour soutenir et sauver ses filles du naufrage annoncé.

Si le personnage principal est une jeune femme de 17 ans, la tonalité du roman conserve une réelle maturité qui permet, j'ai trouvé, de se projeter très facilement en tant qu'adulte.

Un très bon moment de lecture vous attend !

Dieu est un pote à moi et Le petit mensonge de Dieu

Deux magnifiques histoires atour de la vie, de l'amitié avec un pote peu commun.

Vous pourrez vous attendre à de bons fou-rires mais aussi à verser des larmes d'une émotion prenante en suivant l'histoire du narrateur, de sa femme, de son fils et forcément de son pote, Dieu.

Il n'est aucunement question de religion mais en revanche Cyril Massarotto nous emmène explorer toute une palette d'émotions et de questionnements intéressants sur l'amour, le pardon, le jugement, l'amitié, la souffrance et les différentes façon de la vivre après un drame.

J'ai vraiment beaucoup apprécié ces deux ouvrages réunis ici en un seul volume. Je vous souhaite une belle lecture !

La lumière était si parfaite

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui remet en avant le sujet profond de la charge mentale chez la femme : ce qu'on attend d'elle en tant que femme, que mère, qu'épouse parfaite. Une pression aussi bien extérieure qu'intérieure, vécue avec douleur.

J'ai vibré très fort fort à la lecture des premiers chapitres dans lesquels, je trouve, les ressentis de Megg sont particulièrement bien traduits. Cette sensation d'être transparente, de n'exister que pour son utilité, la culpabilité déposée par les regards et les remarques condescendants.

La façon d'aborder la difficulté des relations mère-fille au moment de l'adolescence est également bien abordé. Comment renouer le dialogue face à adolescente emmurée dans ses doutes, ses peurs, sa colère ? 

Enfin les secrets de famille, les choix dictées par l'amour, la raison, parfois les deux, le besoin de se sentir plus désirée qu'acquise ... tout porte matière à repositionner son angle de vue, à réfléchir sur son fonctionnement et à ouvrir son coeur à plus de tolérance et de bienveillance.

Gros coup de coeur pour ma part ! 

Les imbéciles heureux

J'ai beaucoup aimé plonger dans l'histoire de ce groupe d'amis. Tous les personnages principaux apportent, à travers leur personnalité, leurs traits de caractère, des réponses à cette questions fondamentale "qu'est ce que le bonheur selon toi ?"

Autour d'un sujet lourd comme le deuil et comment s'en remettre, l'auteur apporte une douceur, presqu'une légèreté qui dépose un baume réparateur, en tout cas très apaisant. On peut lire comment chacun traverse cette épreuve sans qu'il y ait de forme de jugement, au final, tout est juste pour chacun.

Crédit photo : Déborah Billet Photographie